L’ostéopathie chez le chat;: quelques indications…

Comme nous l’avons rappelé dans un précédent article, un des premiers motifs de consultation en ostéopathie vétérinaire est l’arthrose, en lien avec l’âge.

Dans ce contexte, le chat est souvent présenté tardivement car sa légèreté et sa souplesse naturelle lui permettent de compenser longtemps cette affection sans signe clinique flagrant.

Dans ce cas de figure, nous sommes bien loin d’un contexte préventif ou d’une prise en charge précoce. L’ostéopathie n’aura pas d’effet direct sur les lésions arthrosiques installées qui sont irréversibles. Pour autant, le recours à l’ostéopathie présente de nombreux intérêts qui apporteront confort et bien-être à votre chat:

  • En premier lieu, restaurer la mobilité des structures « fixées » et améliorer la locomotion générale.
  • Diminuer la douleur notamment en levant les tensions ligamentaires, musculaires, les contractures auto-entretenues ainsi qu’en prenant en charge les douleurs névralgiques sous-estimées (liées à l’atteinte d’un nerf).
  • Stabiliser son état de santé en limitant les récidives, la fréquence des crises douloureuses
  • Améliorer la prise en charge globale de votre animal, conjointement aux autres traitements utilisés en médecine classique.

Le saviez-vous ?

En cas d’arthrose, l’ostéopathie permet de diminuer l’emploi d’éventuels antalgiques, voire peut soulager à elle seule votre animal.

D’une manière plus générale, l’ostéopathie trouve naturellement sa place dans les différentes pathologies de l’appareil locomoteur et du rachis (articulations, os, vertèbres, ligaments, tendons, muscles…) ainsi qu’en post-opératoire après une chirurgie orthopédique pour améliorer la récupération et limiter les compensations posturales.

Cela étant, elle n’est pas réservée qu’aux troubles musculosquelettiques ou aux animaux âgés. Les indications sont beaucoup plus vastes et nombreuses.

Pour rappel, il n’existe aucune contre-indication d’âge et notamment aucun âge minimal. Elle peut ainsi être très intéressante lors de troubles de la croissance ou lors de certaines anomalies apparaissant après la naissance chez les très jeunes. Les résultats seront d’autant plus probants que la prise en charge se fait précocement.

Le saviez-vous ?

Le syndrome du chaton « nageur » se caractérisant par une incapacité à prendre appuis sur ses membres avec un aspect caractéristique en «étoile de mer » et un thorax aplati occasionnant un écrasement des organes peut être traité en ostéopathie.

L’ostéopathie est également très utile dans de nombreuses indications médicales grâce à ses techniques viscérales.

Elles ont pour objectif de rétablir la mobilité d’un organe. Qu’entend-t-on par-là ? Il faut imaginer la colonne vertébrale comme une grande penderie à laquelle sont suspendus les organes. Reliés entre eux ainsi qu’aux vertèbres par différents systèmes d’attache, ils doivent néanmoins être capables de de glisser les uns sur les autres et de se déformer plus ou moins sous l’action des mouvements respiratoires et des muscles abdominaux et intercostaux. On peut donc aisément comprendre que toute restriction de mobilité d’un organe ou toute tension de ses attaches dans lesquelles cheminent les fibres nerveuses et les vaisseaux sanguins engendrera des contraintes et à terme, aura des répercussions fonctionnelles plus ou moins importantes.

Ainsi, l’ostéopathie pourra être proposée dans toutes les affections « idiopathiques », c’est-à-dire pour lesquelles aucune cause n’a pu être identifiée.                                                                                                        Elle peut également être indiquée dans certaines maladies chroniques ou récidivantes. En l’absence de cause avérée ou si les lésions présentes sont réversibles, elle pourra être curative. Dans les cas plus avancés, elle participe au confort et à la stabilisation de votre animal en complément de la médecine traditionnelle pour une meilleure prise en charge.

Le saviez-vous ?

En cas de cystite idiopathique, fréquente chez le chat, l’atteinte de la vessie peut être due uniquement à une « malposition » de cette dernière. Des tensions, par exemple, de ses ligaments latéraux, peuvent être à l’origine d’un « faux-pli » propice au développement d’une infection urinaire. Il peut donc être intéressant d’avoir un point de vue ostéopathique qui pourrait expliquer un aspect récidivant.

En résumé, l’ostéopathie peut donc être employée dans de nombreux cas de figure chez le chat, comme par exemple :

  • Les troubles locomoteurs : boiterie, paralysie…
  • Les troubles de croissance
  • Les affections urinaires : cystite idiopathique, malpropreté…
  • Les affections digestives : vomissements, diarrhées, ulcères gastriques…
  • Les affections respiratoires : asthme du chat, coryza chronique…
  • Les affections dermatologiques : plaies chroniques, otites chroniques…
  • Les affections neurologiques : troubles de l’équilibre, « épilepsie », syndrome de Claude Bernard Horner idiopathique …
  • En soutien de l’insuffisance rénale chronique
  • En soutien du diabète en utilisant des techniques viscérales sur le pancréas.

Dans toutes ces situations, il est difficile de savoir qui est l’œuf de la poule :  les fixations ostéopathiques rencontrées sont-elles des causes ou des conséquences de la pathologie observée ? Rien ne permet d’y répondre mais force est de constater que l’ostéopathie peut donner de bons résultats. Il s’agit donc d’une option thérapeutique à ne pas négliger, notamment en l’absence de résultat ou en cas de rechutes.

N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire qui vous orientera vers un vétérinaire ostéopathe.

Dr BEGU C., Docteur Vétérinaire